lundi 23 janvier 2017

Interview : Maël Gourmelen

Maël Gourmelen a illustré le récit de Emilie Chazerand : "Quel Morfal ce Gwendal"
Voici sont interview "Petit Livre d'Or".


Comment êtes vous devenu(e) illustrateur/illustratrice ?
Je viens tout juste de signer mon premier titre en tant qu'illustrateur, bien que j'ai été formé à ce métier il y a douze ans maintenant. Il se trouve qu'après avoir étudié le graphisme et l'illustration, j'ai eu la possibilité de bifurquer vers l'animation en 2005, ce qui me tenait à coeur depuis tout petit. Je travaille donc depuis près d'une dizaine d'années maintenant en tant qu'animateur 2D et designer de personnages entre Paris et Los Angeles pour des studios tels que Disney, Dreamworks, Laika ou plus récemment Universal. Aussi la conception et la fabrication des longs métrages d'animation pour le grand public ayant évolué vers quelque chose de profondément rébarbatif et ennuyant, j'ai décidé de me tourner vers mes propres projets d'animation, écrits, développés, et entièrement fabriqués à la main à mon domicile. A côté de cette activité, je tenais depuis un certain temps déjà à m'orienter vers l'illustration, médium pour lequel j'ai beaucoup de considération, mais c'est très difficile car le milieu est très saturé aujourd'hui. Le hasard ou la chance m'a permis de rencontrer en 2015 Gérald Guerlais qui dispose d'une bonne connaissance du milieu de l'édition et qui m'a peu à peu proposé de faire de l'illustration. En bref j'aime à peu près tout faire tant qu'il s'agit d'écrire, de développer des histoires et de communiquer par le dessin.

Avez-vous publié d’autres albums ?
Quel morfal ce Gwendal est le premier titre que j'ai illustré.

Dessinez vous exclusivement pour les livres à destination de la jeunesse ?
Je ne sais pas ! Je dessine mes images, concepts ou situations telles qu'elles me conviennent. Je pense aller naturellement vers un humour de situation mesuré et un certain cynisme parfois. Selon moi ces visuels peuvent tout autant s'adresser à un public jeune qu'adulte.

Comment avez vous connu les petits livres d’or ?
Il est possible que j'ai eu des petits livres d'or entre les mains pendant mon enfance, mais je ne m'en souviens plus. Quoi qu'il en soit j'ai vraiment pris connaissance de cette collection lors d'un voyage à San Francisco avec mon épouse, dans une librairie un peu vintage, peu de temps après avoir commencé à travailler dans des studios d'animation.

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?
Ces petits livres d'or se distinguent à mon sens par les maîtres mots suivants : Qualité, Noblesse et Authenticité artistique. Ces critères se faisant plus rares de nos jours, que ce soit dans l'édition ou même l'animation, je trouve que cette collection mérite une certaine attention.


Quel est votre petit livre d’or préféré ? (Possibilité d’en mentionner plusieurs)
Question difficile pour moi. Je ne connais pas suffisamment de titres de cette collection pour pouvoir en pointer un en particulier. Je me contenterai d'apprécier la ligne directrice générale attribuée à cette collection.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Il n'y a souvent pas à aller chercher très loin, beaucoup de choses autour de moi m'inspirent, les gens, la ville, les animaux, des situations, le cinema aussi. Je peux trouver de l'inspiration partout.
Ma culture artistique et visuelle trouve sa source en grande partie dans les films et les courts métrages produits par les studios Disney des années 40 à la fin des années 60.
Pour citer quelques noms, Milt Kahl, Ward Kimball, Marc Davis, Walt Peregoy, Mary Blair. Indépendamment de Disney j'admire Miroslav Sasek ainsi que Alice et Martin Provensen.
Je cultive aussi une grande sensibilité et admiration pour le travail de Ronald Searle, Monsieur Jean-Jacques Sempé et Bien-sûr le binôme de génie, Roald Dahl et Quentin Blake.

Quels outils utilisez vous pour réaliser les illustrations d’un album ?
Je travaille avec des pinceaux, divers encres, gouaches, aquarelles, ainsi que divers types de papiers et tissus parfois pour faire du collage.
un outillage numérique, ordinateur et scanner me sont également nécessaire pour l'intégration de mes planches dans la maquette de l'album.

Quand dessinez vous ? Avez-vous un « rituel de fabrication », des horaires ou un processus particulier ?
Des horaires je ne sais pas, ça change tout le temps. Lorsqu'il s'agit de dessiner ou travailler pour moi même, j'ai toujours besoin d'un contexte, d'un cheminement et d'un développement pour chaque idée, ensemble qui selon moi doit pouvoir donner naissance à un projet qu'il s'agisse d'illustration ou bien d'animation. Lorsqu'il s'agit de contrats, il est très important pour moi d'être sélectif sur les commandes ou les rôles que l'on peut m'attribuer pour ne pas interrompre ma progression et mon épanouissement artistique.

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ?
Pour l'instant cela reste assez abstrait dans le sens où ce premier titre pour moi, sors tout juste !
Mais ce que je peux d'ores et déjà ressentir, c'est la satisfaction de pouvoir raconter visuellement un ouvrage avec des images qui me sont propres et qui existeront physiquement telles que je les ai conçues. Je souligne cet aspect propre à l'édition car dans le domaine de l'animation, quel que soit notre rôle, notre travail individuel au sein d'un produit collectif fini, n'apparaît que très rarement à l'écran. Dans le cas d'un ouvrage illustré, si l'on est satisfait de son travail, c'est forcément gratifiant !

Quels conseils donneriez vous au dessinateurs en herbe (on parle ici des enfants) souhaitant devenir illustrateur/illustratrice ?
Je pense que l'illustration est un domaine qui favorise l'expérimentation, alors "expérimentez", essayez des choses et faites le de manière décomplexée. Il est important de se faire plaisir, et ce plaisir peut se montrer fort contagieux auprès des lecteurs, alors à vos crayons et vos peintures !!


L'album est disponible chez votre libraire préféré ou ici et encore .





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